Culture

· dailyvici's blog

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La décarbonation ? Une affaire d'ingénieurs (de l'inerte ou du vivant) pardi ! Eoliennes, méthaniseurs, voitures électriques et bornes de recharge, ampoules à LED, matériaux isolants et pompes à chaleur, séquestration du CO2, régimes alimentaires des bovins, arrêt du labour, hydrogène, batteries, trains, vélos.... la liste des objets techniques qui arrivent dans les débats est presque infinie dès lors qu'il est question de baisser les émissions planétaires de CO2.

Juste après on va trouver l'argent, âprement discuté à la COP 27 incidemment. Ce faisant, nous ratons peut-être l'essentiel : notre représentation de l'idéal, ce qui nous attire et nous repousse, le modèle sur lequel on essaie de se caler, les habitudes qu'il faut prendre et celles dont il faut se départir, en un mot ce qui relève du bien ou désirable et ce qui relève du mal et du repoussant.

Il y a donc un tout petit sujet culturel dans cette histoire. La culture, en fait, a un double rapport avec les émissions de gaz à effet de serre. Tout d'abord son fonctionnement même en engendre.

Les musées sont parfois des aspirateur à touristes aéroportés (le Louvre ou le Moma), et les festivals, cinémas, sites historiques ou remarquables (comme le Mont Saint Michel), des aspirateurs à voitures. Les bâtiments doivent aussi être chauffés et les décors fabriqués, et enfin l'audiovisuel - qui fait partie de la culture, porno compris :) - est le premier motif d'emploi du digital, lequel engendre 4% des émissions planétaires environ.

Comme toute activité "moderne", la culture est elle aussi devenue dépendante des combustibles fossiles.

Mais elle a un autre rapport à la question : celle de "créatrice de tendances". Hollywood a surement fait autant - sinon plus - pour l'idéalisation du mode de vie énergivore des américains que toutes les campagnes publicitaires ou marketing des constructeurs de grosses voitures ou de maisons individuelles.

C'est pour cela que, dans le Plan de Transformation de l'Economie Française, il y a un chapitre entier sur la culture (https://bit.ly/3UnN8ni ). Ce n'est pas juste un petit truc dont il faut s'occuper pour donner le change pendant que les sujets vraiment sérieux se discutent avec les industriels. C'est un secteur qui contribue puissamment aux effets de mode et qui est par ailleurs issu de l'anthropocène dans sa forme actuelle.

Cet article du Monde évoque quelques initiatives sur le sujet, soit portées par des acteurs individuels (compagnies de théâtre, organisateurs de festivals) soit par des entités collectives (associations professionnelles ou syndicats).

Selon l'article du Monde, le travail du Shift Project sert "de référence" au secteur. Même si cette affirmation ne reflète que le dixième de la réalité, cela signifie quand même que nous sommes identifiés comme utiles pour que les acteurs de ce domaine s'emparent de la question climatique. C'est indispensable pour que le reste de la société fasse de la décarbonation un but désirable.

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